Ce motif fallacieux est systématiquement invoqué par le gouvernement turc pour museler les opposants de Turquie. L’éditeur et défenseur des droits de l’homme Ragip Zarakolu fait déjà face à des poursuites judiciaires répétées du fait des livres qu'il a publiés, dont une dizaine sur le génocide arménien.
La télévision d'Etat, la TRT, a déclaré que 23 des personnes interrogées par les procureurs durant environ 11 heures, ont été inculpées d’«appartenance à un groupe terroriste armé». Cette décision inique révèle, s'il en était besoin, le véritable visage de la démocratie turque, citée en modèle pour les révolutions arabes... Le Collectif VAN vous propose ici la traduction d’une information en anglais, mise en ligne sur le site progressiste turc Bianet, alors que la décision du Tribunal n’était pas encore connue.
Rakel Dink (au centre, avec l'écharpe blanche), veuve de Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie assassiné, était présente devant le Tribunal d'Istanbul, en soutien à l'éditeur turc Ragip Zarakolu et l'universitaire, la Professeure Busra Ersanli déférés devant le Tribunal. Les deux intellectuels font partie des 23 personnes incarcérées après 11 heures d'interrogatoires devant la Cour de Besiktas, pour «appartenance à un groupe terroriste armé».
OPERATION KCK
Le Procureur a requis l’arrestation d’Ersanlı et Zarakolu
Le procureur a requis l'arrestation de la professeure Ersanlı et de l’écrivain Zarakolu, deux des 47 personnes qui ont été mises en garde à vue le 28 octobre au cours des dernières opérations KCK.
Istanbul - - BİA News Center
mardi 1er novembre 2011
La Prof Busra Ersanlı et l’éditeur Ragip Zarkolu ont été présentés devant le tribunal lundi (31 octobre) suite à la demande du procureur de les mettre en détention.
Ersanlı, professeure à l'Université de Marmara (Istanbul) à la Faculté des Sciences Politiques et des Relations Internationales, et Zarakolu, président du Comité pour la Liberté de Publier de l'Association des Éditeurs de Turquie, faisaient partie d'un groupe de 50 personnes qui ont été mises en garde à vue au cours des opérations dites KCK (Union des communautés du Kurdistan) les 28 et 29 octobre.
Après l'interrogatoire au commissariat de police, les 50 personnes ont été déférées au Palais de justice d'Istanbul lundi matin. Le procureur a décidé de présenter 47 d'entre elles au tribunal en requérant leur arrestation. Trois personnes ont été libérées: Ihsan Eliaçık, Didem Arda et Osman Aslan.
Selon l'avocat Ercan Kanar, les suspects ont été interrogés par 12 procureurs différents. Mardi matin (1er novembre) Kanar a dit à Bianet que l'interrogatoire de sept personnes n'était pas encore terminé. Une déclaration sera faite une fois que les dépositions auront été prises.
Kanar a déclaré que les interrogatoires d’Ersanlı et de Zarakolu étaient terminés. L'avocat a signalé que les deux ont été interrogés sur leurs activités à l'Académie Politique du parti pro-kurde pour la Paix et la Démocratie (BDP).
Manifestations devant le Palais de Justice
Pendant que l’universitaire Ersanlı et le défenseur des droits de l’homme Zarakolu faisaient leurs dépositions au Palais de justice Besiktas (Istanbul), des centaines de personnes manifestaient devant le bâtiment contre la dernière vague de gardes à vue policières.
Les manifestants comptaient de nombreux soutiens de renom tels Sebahat Tuncel, homme politique kurde, Yıldırım Türker, chroniqueur, Rakel Dink, veuve de Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie assassiné, Özgür Mumcu, journaliste, Koray Caliskan, Gencay Gürsoy, Necmiye Alpay, Celalettin Can, universitaires, Ferai Tinc, Président de l’Association de l'Institut de la Presse, Oğuz Kaan Salici, Président régional du Parti populaire républicain (CHP), Alper Tas, Président du Parti de la Liberté et de la Solidarité (ODP) et Ibrahim Cicek, avocat, au nom du Congrès pour la Démocratie du Peuple. Par ailleurs, de nombreux étudiants d’Ersanlı avaient rejoint la manifestation. Ils ont dit qu'ils allaient rester en face du Palais de Justice jusqu'à ce qu'une décision soit prise au sujet des personnes en garde à vue.
Le groupe de manifestants brandissait l’ouvrage d’Ersanlı intitulé Le Pouvoir et l'Histoire et scandait des slogans comme «La Professeure Busra n'est pas seule", "Vive la fraternité des peuples», «Nous sommes tous Kurdes, nous sommes tous membres du KCK» ou « On ne peut pas instaurer la paix avec des menottes ». (IC/EKN/NV/VK)
Traduction Collectif VAN - www.collectifvan.org
Signez les deux pétitions de soutien à Ragip Zarakolu et Busra Ersanlı.
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Source/Lien : Bianet
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