Dienstag, 29. November 2011

Turquie: Un pionnier de la liberté de publier en prison jusqu'à nouvel ordre

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose ce Communiqué de Presse publié sur le site des Reporters Sans Frontières le 2 novembre 2011.

Reporters Sans Frontières

Turquie

Publié le mercredi 2 novembre 2011.

“La justice turque est donc bien décidée à faire payer Ragip Zarakolu (voir ci-dessous) pour son activisme en faveur de la liberté d’expression. Journaliste de renommée internationale et figure respectée de la lutte pour les droits de l’homme, il est à son tour victime des travers récurrents de l’appareil judiciaire : le détournement de l’argument ‘antiterroriste’ pour réprimer les voix critiques, et le recours abusif à la détention provisoire. Le placement en détention d’un personnage de cette envergure, alors même que sa santé est fragile, est un très mauvais signal à l’égard de la presse. Nous exigeons sa remise en liberté immédiate”, a déclaré Reporters sans frontières.


Le 1er novembre 2011, le juge de la 14ème chambre de la Cour d’assises d’Istanbul a ordonné l’incarcération du journaliste et éditeur Ragip Zarakolu au terme de sa garde à vue. Le directeur des Editions Bilge, chroniqueur pour le quotidien Günlük Evrensel et président du comité pour la liberté de publier de l’Union des éditeurs turcs (TYB) restera donc en détention jusqu’à ce que le procureur ait rédigé l’acte d’accusation à son encontre. Ce qui, en Turquie, peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs années. Comme dans le cas de nombreux autres journalistes incarcérés, rien ne permet pourtant de supposer que Ragip Zarakolu pourrait “détruire des preuves, faire pression sur des témoins ou prendre la fuite” s’il était remis en liberté, ce qui justifie la détention provisoire en droit turc. Le 1er novembre 2011, il a été transferé à la prison de Metris à Istanbul.

90 personnes ont été interpellées récemment dans le cadre d’un vaste coup de filet contre des “collaborateurs” présumés du KCK (Union des communautés du Kurdistan). Conformément à la demande du procureur Adnan Cimen, 47 d’entre elles ont été placées en détention à l’issue de leur garde à vue, dont Songül Karatagna, collaboratrice du quotidien pro-kurde Özgür Gündem dont Ragip Zarakolu a été directeur de la publication.

Des centaines de personnes, dont la veuve du journaliste assassiné Hrant Dink et des représentants de plusieurs partis politiques dont le BDP (pro-kurde) et le CHP (kémaliste), ont protesté lundi 31 octobre devant le palais de justice de Besiktas (Istanbul), en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “ça suffit !” Même le célèbre journaliste conservateur Fehmi Koru s’est montré critique quant à la tournure que prenait l’enquête sur le KCK, sur la chaîne Kanal 7, le soir du 31 octobre. De nombreuses organisations professionnelles turques et internationales ont également fait part de leur soutien à Ragip Zarakolu, récipiendaire du Prix 2008 de la liberté de publier de l’IPA (Association internationale des éditeurs) et du Prix 2007 de l’Association turque des journalistes (TGC).





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Source/Lien : Reporters Sans Frontières

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